Islam
Il y a environ 1 500 ans, à La Mecque, en Arabie Saoudite, un homme nommé Mahomet déclara avoir reçu la visite d’un ange appelé « Gabriel ».
Avec approximativement 1,5 milliard de fidèles, l’Islam est la deuxième religion la plus répandue au monde. C’est aussi celle qui se diffuse le plus rapidement aujourd’hui, avec 1 personne sur 5 se déclarant de confession musulmane.
Suivi par un tiers de la population mondiale, c’est aujourd’hui le Christianisme qui est en tête. Cependant, si l’Islam continue à se répandre avec une telle ampleur dans les années à venir, nous estimons qu’au milieu du 21e siècle elle deviendra la première religion au monde.
Bien que nous entendions beaucoup parler des musulmans dans les informations, peu d’entre nous connaissons cette religion qui possède pourtant des points en commun avec la chrétienté. Ce sont néanmoins leurs profondes différences que nous allons évoquer ici, car non seulement ces différences les oppose, mais elles les rendent irréconciliables l’une avec l’autre.
Un petit retour en arrière
Il y a environ 1 500 ans, à La Mecque (dans l’actuelle Arabie Saoudite), un homme nommé Mohammed méditait dans une grotte lorsqu’il déclara avoir reçu la visite d’un ange appelé Gabriel. Cet ange lui aurait transmis une révélation, qui se poursuivra sur une période de 23 ans.
Mahomet utilisera ces révélations pour bâtir une religion appelée « Islam ».
Le mot « Islam » signifie « soumission », et les personnes qui suivent la religion de l’Islam sont appelées « Musulmans ».
Pour autant, les musulmans ne considèrent pas que Mahomet et ses disciples soient les premiers musulmans. D’après eux, avant même que Mahomet ne naisse, d’autres personnes mentionnées dans la Bible étaient déjà musulmanes, telles qu’Abraham (Coran, Sourate 3:67-68).
En fait, les musulmans croient que l’Islam était la première religion de la création, et qu’Adam était le premier prophète d’Allah. D’autres personnages bibliques tels que Noé, Moïse, David, Salomon, Jean le Baptiste et Jésus étaient aussi des prophètes d’Allah. En totalité, 124.000 prophètes auraient été envoyés à des temps spécifiques, mais Mahomet demeure le dernier et le plus grand d’entre eux. Il est par ailleurs connu sous le nom de « sceau des prophètes », selon la Sourate 33:40.
Après la mort de Mahomet, ses adeptes se sont disputés concernant son successeur : cette dispute a donné lieu à une division en deux groupes principaux : les Sunnites et les Chiites. Environ 85 % des Musulmans dans le monde entier sont Sunnites. Les 15 % restants sont Chiites.
Ces deux branches diffèrent quelque peu dans leur pratique et leur tradition.
Leurs saintes écritures
Les musulmans croient dans leur livre saint, le Coran. Celui-ci aurait été dicté par un ange envoyé de la part d’Allah à son Prophète Mahomet.
Mahomet a récité ses paroles à ses adeptes, qui ont mis par écrit et mémorisé ses mots (transmission orale et écrite).
Après la mort de Mahomet, ces éléments ont été assemblés pour en faire un livre : le Coran. Quelque temps plus tard, un leader musulman, le « calife Othman », collectera tous les écrits qui faisaient officiellement partie du Coran et demandera à ce que toutes les autres versions soient brûlées.
Le Coran est divisé en 114 chapitres, appelés des sourates : ces sourates couvrent des sujets variés tels que l’éthique, l’histoire, les lois et la théologie. Le Coran est un tout petit peu plus petit que le Nouveau Testament (la deuxième partie de la Bible des chrétiens).
Le Coran a été imprimé dans de très nombreuses langues, mais les musulmans croient que seul l’arabe est la langue d’Allah, et qu’en conséquence, la véritable signification du Coran ne peut être comprise qu’en arabe.
En règle générale, les Musulmans qui apprennent le Coran le mémorisent en arabe, même s’ils ne comprennent pas l’arabe. Considérant le Coran comme étant la parole sainte d’Allah, les Musulmans manipulent chaque Coran avec une grande attention : ils se nettoient les mains avant d’en ouvrir un, et gardent chaque copie dans des lieux sécurisés. Il ne leur viendrait jamais à l’idée de les laisser traîner ici ou là. Dans les pays musulmans, ceux qui abîment un Coran volontairement peuvent être arrêtés.
L’Islam enseigne qu’Allah est la source, non seulement du Coran, mais aussi de la Bible. Les musulmans croient que certains Prophètes ont reçu des livres divinement inspirés :
1 : la Torah donnée à Moïse.
2 : Le zabur (les Psaumes), donnés à David
3 : L’Injil (les évangiles), donnés à Jésus.
4 : Le Coran, confié à Mahomet.
Les musulmans apprennent que les 3 premiers livres ont été corrompus, et pour corriger ces erreurs, Allah a désigné Mahomet comme destinataire du Coran.
Les musulmans essayent de vivre de la même façon que Mahomet en suivant les Hadiths, des documents qui mettent en lumière les œuvres et les paroles de Mahomet et de ses compagnons.
Qui est Dieu ?
Comme pour la chrétienté et le judaïsme, l’Islam est une religion monothéiste. Une croyance dans laquelle il n’y a qu’un seul Dieu. Les Musulmans adorent Allah, qui a créé l’univers et qui contrôle absolument toutes choses.
Bien qu’Allah soit éternel, omnipotent, omniprésent et omniscient, les Musulmans pensent qu’on ne peut pas connaître Allah, et qu’on ne peut pas avoir de relation personnelle avec Lui.
Plutôt qu’une amitié avec Allah, l’islam voit le rapport à Allah comme une soumission totale à sa volonté.
Le Coran ne dit pas qu’Allah cherche à sauver ceux qui sont dans le péché, et il dit aussi très clairement qu’il n’aime pas le pécheur. (Sourate 3:32 et 4:107)
Cet élément est en opposition complète avec le Dieu Biblique, qui lui, aime le pécheur, et vient le sauver en se sacrifiant pour Lui. Jean 3:16
Les musulmans croient qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah, et le récitent chaque jour dans la chahada. De la même manière que dans le Judaïsme, ils réfutent complètement le concept de trinité.
Qui est Jésus ?
Les Musulmans croient qu’avant Mahomet, Dieu a envoyé de grands prophètes qui parlaient à Dieu pour des gens spécifiques, et aussi pour des temps spécifiques. Jésus serait l’un de ces prophètes.
Le Coran reconnaît la naissance de Jésus par le biais d’une vierge. Il lui reconnaît une vie sainte, le fait d’avoir accompli des miracles. Mais le Coran dit bien que Jésus était juste un homme.
Pour les musulmans, Jésus, qu’ils appellent Isa, ne devrait jamais être appelé « Dieu », ni « Seigneur », ni « le Fils de Dieu ».
Le Coran possède plusieurs versets stipulant que Jésus n’est pas le Fils d’Allah. Il précise que quiconque clamerait qu’Allah a un fils est un menteur (Sourate 37:152).
De nombreux Musulmans pensent qu’appeler Jésus le « fils de Dieu » signifie qu’Allah aurait eu des relations physiques avec une femme, ce qui est une très mauvaise compréhension de la doctrine chrétienne. Pour en savoir plus à ce sujet, rendez-vous dans la section Questions/Réponses.
Le Coran enseigne aussi que Jésus n’est pas mort, mais qu’il a directement été enlevé au ciel (pas de mort physique donc). Ils soutiennent qu’Allah ne laisserait pas Jésus, un prophète, mourir sur une croix. Une telle mort suggérerait la défaite : si Jésus a été tué, alors cela signifierait – pour eux – que Jésus a échoué dans sa mission, et que ses ennemis auraient gagnés.
Leur théorie, c’est que quelqu’un d’autre, probablement Judah, a été « déguisé » de façon à ressembler à Jésus, et que c’est en fait lui qui est mort sur la croix, à la place de Jésus. Bien sûr, comme ils ne croient pas à la mort physique de Jésus, ils ne croient pas non plus en sa résurrection. La résurrection de Jésus est centrale pour les chrétiens. Sans Résurrection, il n’y a pas de Christianisme.
Le ciel et l’enfer
Les Musulmans croient que chacun obtiendra la punition de l’enfer, ou la récompense du paradis : « Ceux qui ont mécru auront un dur châtiment, tandis que ceux qui croient et accomplissent les bonnes œuvres auront un pardon et une grosse récompense. » Sourate 35:7
L’enfer est l’endroit dans lequel les non-croyants, les infidèles passeront l’éternité. (Pour les pêcheurs musulmans, il y aura un moyen pour ne pas être condamné à l’enfer, voir la fin de l’article).
«Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs, ne cesseront pas de mécroire jusqu’à ce que leur vienne la Preuve évidente: un Messager, de la part de Dieu, qui leur récite des feuilles purifiées, dans lesquelles se trouvent des prescriptions d’une rectitude parfaite. Et ceux à qui le Livre a été donné ne se sont divisés qu’après que la preuve leur fut venue. Il ne leur a été commandé, cependant, que d’adorer Dieu, Lui vouant un culte exclusif, d’accomplir la Salat et d’acquitter la Zakat. Et voilà la religion de droiture. Les infidèles parmi les gens du Livre, ainsi que les Associateurs iront au feu de l’Enfer, pour y demeurer éternellement. De toute la création, ce sont eux les pires. Quant à ceux qui croient et accomplissent les bonnes oeuvres, ce sont les meilleurs de toute la création. Leur récompense auprès de Dieu sera les Jardins de séjour, sous lesquels coulent les ruisseaux, pour y demeurer éternellement. Dieu les agrée et ils L’agréent. Telle sera [la récompense] de celui qui craint son Seigneur. »
Sourate 98:1-8.
La récompense que les musulmans espèrent atteindre est le paradis, « le jardin des délices », dans lequel ils seront rejoints par leurs épouses –ressuscitées en tant que vierges.
Là, ils expérimenteront les plaisirs sensuels : choix de nourriture, de boissons, de somptueux vêtements et bijoux, de compagnons et, de sublimes vierges. Sourates 56:12-37.
Le paradis chrétien, lui, ne consiste pas en des plaisirs charnels, mais dans l’espoir de retrouver ce nous avions perdu dans le jardin d’Eden en pêchant : nous attendons avec impatience d’être réunit avec notre créateur, et de vivre en communion avec lui pour l’éternité.
Le péché et le salut
Les Musulmans croient que les hommes naissent bons par nature et sans péchés. Puisqu’ils n’ont pas de nature déchue, ils ne pensent pas qu’ils ont besoin d’un sauveur. Il ne dépend que d’eux de satisfaire Allah à travers leurs efforts.
Les musulmans croient qu’Allah, au jour du jugement, jugera chacun en fonction de ses œuvres : aider les gens, témoigner de la vérité de Dieu, avoir une vie vertueuse.
S’ils effectuent plus de meilleures œuvres que de mauvaises, ils espèrent qu’Allah pardonnera leur péché et les conduira au Paradis lorsqu’ils mourront. Mais ils n’en ont jamais la certitude.
Le Coran leur dit que les bonnes œuvres annuleront leurs œuvres mauvaises. (sourate 11:114), mais aucun ne sait combien de bonnes œuvres sont nécessaires.
Le Coran stipule que : « Ne sais-tu pas qu’à Dieu… châtie qui il veut et pardonne à qui il veut ? Et Dieu est omnipotent ». Sourate 5:40
Seul Allah sait la quantité de bonnes œuvres nécessaires à l’acquisition du salut : les musulmans demeurent dans le doute concernant leur salut jusqu’au jour du jugement.
Le Coran dit : « Ceux dont la balance est lourde seront les bienheureux ; et ceux dont la balance est légère seront ceux qui ont ruiné leurs propres âmes et ils demeureront éternellement dans l’Enfer. » Sourate 23:102-103
Pour aller au paradis, les Musulmans doivent croire en Allah, dans les prophètes de l’Islam, dans le Coran, dans les anges, et dans le jour du jugement (Sourate 4:136).
Ils doivent se repentir et obéir à la loi islamique, mais même en réalisant ces choses, ils n’ont pas la certitude d’être sauvés.
En d’autres mots, bien qu’Allah soit qualifié par le Coran comme un Dieu qui pardonne et un Dieu de grâce, il semblerait que ces qualificatifs ne s’appliquent pas aux pécheurs (que nous sommes tous) : le péché doit toujours être expié par les œuvres de chacun.
Les traditions des Musulmans – les piliers de l’Islam
Les Musulmans ont 5 obligations qu’ils doivent remplir. Ces obligations, appelées les 5 piliers de l’Islam sont :
1. La Chahada : confesser sa foi en recitant : « Je témoigne qu’il n’y a pas de dieu en dehors de Dieu et que Mahomet est son prophète et son envoyé. »
2. La Salât : prier 5 fois par jour à des moments bien spécifiques en faisant face à la Mecque, lieu de naissance de Mahomet. Peu importe l’endroit dans lequel les musulmans vivent, ils doivent tous faire face à La Mecque durant leur temps de prière et doivent réaliser leur rituel de nettoyage auparavant. Ces 5 prières sont récitées en arabe.
3. La zakât : donner de l’argent pour aider les pauvres. Les adultes musulmans doivent donner 2,5 % de leur richesse à une œuvre de charité chaque année. Certains jeunes musulmans font du volontariat pour aider les nécessiteux.
4. Saoum ou « Sawm » : jeûner du lever du soleil jusqu’à son coucher durant la période de Ramadan, pour commémorer la révélation du Coran faite à Mahomet. Après le coucher du soleil, les Musulmans peuvent aller avec leur famille et leurs amis manger un repas appelé « Iftar ».
Les musulmans fêtent la fin du ramadan avec un festival de 3 jours appelé « Eid al-Fitr ». Les Écoles et les entreprises ferment dans les pays musulmans pour les vacances.
5. Le Hajj : faire un pèlerinage à la Mecque au moins une fois, si cela est possible. La Mecque est une ville sainte pour les Musulmans, et la loi interdit aux non-musulmans d’y entrer. Sur la route qui mène à La Mecque, des signes indiquent aux non-musulmans de changer de direction avant d’entrer dans la ville sainte.
Une fois par an, environ 2 millions de Musulmans du monde entier viennent à La Mecque pour le Hajj, un rituel qui dure plusieurs jours. Pour de nombreux Musulmans, le Hajj est le grand moment de leur vie.
Ces 5 piliers forment le cadre de la vie et de la pratique des Musulmans :
Adhérer avec foi à ces piliers permet aux Musulmans d’espérer satisfaire Allah et de gagner le salut.
Le saviez-vous ?
Les musulmans considèrent généralement injuste que quelqu’un – comme Jésus – soit puni à la place d’un autre. Le Coran insiste d’ailleurs sur ce principe : « Nul ne portera le fardeau d’un autre » (sourates 6:164 ; 17:15 ; 35:18 ; 39:7 ; 53:38). C’est pourquoi l’idée chrétienne du sacrifice de Jésus, qui meurt pour les péchés du monde, est souvent rejetée dans l’islam.
Mais un point surprenant apparaît dans certains hadiths authentiques, notamment dans Sahih Muslim, l’un des recueils les plus fiables de la tradition sunnite. Ces textes rapportent que, le Jour du Jugement, un Juif ou un Chrétien serait désigné pour porter les péchés d’un musulman, et irait en enfer à sa place. Par exemple :
« « Allah assignera à chaque musulman un Juif ou un Chrétien et dira : « Voici ta rançon de l’Enfer. » » (Sahih Muslim 2767a) »
Un autre hadith dit :
« « Aucun musulman ne mourra sans qu’Allah n’introduise à sa place en enfer un Juif ou un Chrétien. » (Sahih Muslim 2767b) »
Ces paroles évoquent clairement qu’un non-musulman serait puni pour les fautes d’un musulman, ce qui correspond à un système de substitution.
Face à cela, plusieurs savants musulmans, comme l’imam al-Nawawi, ont expliqué que ces hadiths ne parlent pas d’un transfert réel de péchés. Selon eux, cela signifie simplement que, pendant que le musulman est sauvé, le non-musulman, lui, est condamné pour ses propres fautes. Ce serait donc une image pour montrer le contraste entre deux destins, et non une punition injuste imposée à quelqu’un d’autre.
Mais malgré ces explications, une question importante reste posée :
« Si l’on rejette le sacrifice de Jésus parce qu’il impliquerait qu’un innocent souffre pour les autres, alors comment comprendre ces hadiths où une personne extérieure semble être envoyée en enfer « à la place » d’un croyant ? »
Conclusion :
En résumé, bien que l’islam rejette clairement l’idée qu’une personne puisse être punie à la place d’une autre, certains hadiths authentiques décrivent un système de substitution, dans lequel un non-musulman porterait les conséquences des péchés d’un musulman.
🔹 L’argument selon lequel la substitution pénale serait injuste ne peut donc pas, en soi, servir à rejeter la divinité ou le sacrifice de Jésus, puisque l’on retrouve une logique similaire dans certaines sources de la tradition islamique elle-même.