Judaïsme
« Ecoute O Israël : Le Seigneur notre Dieu est un. »
Il y a environ 14 millions de juifs dans le monde aujourd’hui. Presque 6 millions aux États-Unis, et 5 millions en Israël. Bien que les chrétiens croient au Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et qu’ils suivent le messie Juif, les chrétiens et les juifs n’ont pas tant de choses en commun que ce que l’on pourrait penser.
Le Judaïsme est classé comme la 6e religion la plus répandue au monde, mais vous serez peut-être surpris de savoir que beaucoup de juifs ne croient pas en Dieu. Aujourd’hui, plus de la moitié des Juifs vivant en Israël se disent « séculaires » ; selon les sondages, seuls 30 % des juifs se disent « absolument certains » que Dieu existe, 34 % se disent « incertains », 24 % « émettent des doutes », et 12 % pensent « qu’il n’y a pas de Dieu. »
Il est donc possible d’être agnostique, ou athéiste, tout en étant Juif. Certains d’entre eux croient même dans la réincarnation. Mais alors, être juif, c’est quoi?
Etre juif ne signifie pas que l’on suit la religion du Judaïsme : en fait, peu importe ce en quoi vous croyez. Si votre mère est juive, alors cela fera de vous un juif. Etre juif, c’est être descendant d’une ethnie spécifique (les hébreux), tandis que suivre le judaïsme, c’est adopté un certain mode de vie. Et, pour le peuple juif, ce qu’ils croient concernant Dieu et la vie après la mort n’est pas aussi important que la façon dont ils vivent.
Arrière-plan
Il y a 3 branches (mouvements) principales dans le judaïsme contemporain.
1. Orthodoxe : c’est la branche la plus stricte, et il y a encore 200 ans, c’était la seule forme de judaïsme qui existait. Les juifs orthodoxes ou « traditionnels » mettent une emphase sur la tradition et éprouvent une grande fierté à garder la loi de Moise. Ils représentent 10 % de la population juive aux Etats-Unis.
2. Réformé : à l’autre extrême se trouve le mouvement libéral, « moderne », appelé « réformé ». Ce mouvement à débuté au 18e siècle pour remettre au goût du jour les idées anciennes et démodées du judaïsme. D’après ses adhérents, il faut garder les bonnes valeurs du judaïsme, mais il n’est pas nécessaire de garder les lois religieuses strictes. Il s’agit aujourd’hui de la branche la plus courante.
3. Conservateur : ils se positionnent entre les orthodoxes et les réformés. Ce mouvement conservateur a débuté autour du 19e siècle et représente un terrain d’entente entre les deux autres branches. Les conservateurs sont traditionnels, mais croient que les rabbins ont le droit de changer les lois juives en fonction de l’époque. Environs 30 % des juifs aux États-Unis sont conservateurs. Comme le judaïsme met l’emphase sur le comportement plutôt que sur la théologie, il y a une très grande variété de croyances, au sein même de chaque branche. Avec autant de diversité, il est difficile de faire une généralité sur leurs croyances.
Qui est Dieu ?
Les Juifs orthodoxes croient qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Il est esprit, il est omniscient, tout-puissant, omniprésent, et éternel. Les juifs récitent régulièrement ce qu’ils appellent le Shema : « Ecoute O Israël : Le Seigneur notre Dieu est un. » Deutéronome 6v4. Les Juifs réformés quant à eux peuvent interpréter le « concept de Dieu » comme ils le veulent . Ils peuvent être athéistes, naturalistes, humanistes religieux, mais ils sont tous d’accord là-dessus : « la vérité est que nous ne connaissons pas la vérité ». Donc si vous souhaitez comprendre ce que les Juifs réformés croient aujourd’hui, il faut discuter d’individu à individu, car cela varie de manière plus ou moins importante en fonction de la personne avec qui vous échangez.
Les écritures
Les Juifs orthodoxes (les croyants strictes) croient que la Torah a été écrite par Dieu à travers la main de Moise. La Torah est le nom hébreux pour les 5 premiers livres de la Bible (Genèse, Exode, Lévitiques, Nombres et Deutéronome). Ils croient aussi dans le reste de l’Ancien Testament qui s’appelle le « Tanakh », mais ne lui concède pas une autorité équivalente. Il y a aussi le Talmud (la loi orale, qui est le recueil principal des commentaires de la Torah), qui a une autorité certaine pour les Juifs. Mais les Juifs réformés (les plus libéraux) ne croient pas nécessairement que les écritures ont été écrites par Dieu. La plupart considèrent qu’elles ont été écrites par des Hommes. Ils considèrent que ce sont de bons livres pour préserver leur culture et leur histoire, et que ces livres aident à vivre une vie faite de sens.
Le paradis et l’enfer
Les juifs orthodoxes croient qu’il y a une vie après la mort, le « Olam haba » (le monde à venir). Ils croient que les hommes droits de chaque nation vivront pour toujours avec Dieu dans un endroit parfait, rempli de paix, prospère, et que les hommes pécheurs, eux, souffriront. Cependant ils ne sont pas tous d’accord sur le lieux où se retrouveront ces personnes. Certains pensent qu’à l’heure de la mort, rien ne se passe. D’autres encore croient que l’on va soit dans le « shéol » (la demeure des morts), soit dans la « Géhenne », un lieu de purification (une sorte de purgatoire juif). Suite à ça, 3 options sont possibles : 1. Soit vous irez au paradis ; 2. Soit vous serez détruit et cesserez d’exister ; 3. Soit vous vivrez dans un état de remords et de regrets perpétuels. Encore une fois, le judaïsme laisse la porte ouverte aux opinions personnelles. Dans les branches réformées et conservatrices, la plupart n’ont pas de croyances personnelles concernant la vie après la mort. Ils n’en pensent rien. Ce qui est important pour eux, c’est le présent : être une bonne personne, et
faire de cette terre un monde meilleur.
Le péché et le salut
Aucune des branches du Judaïsme ne croit au péché originel. Ils enseignent que l’Homme a été crée à l’image de Dieu, et qu’il né moralement pur. Ils croient soit dans une humanité « neutre » (avec le potentiel du bien comme du mal), soit dans une humanité bonne. Peu de juifs se posent cette question : « Que dois-je faire pour aller au ciel ? » Cela s’explique par le fait que le judaïsme enseigne que tous les gens bons, et ce, de chaque nation, iront au ciel. Et comme la plupart des Juifs ne croient pas dans la notion « d’enfer », ils ne considèrent pas avoir besoin d’être « sauvé » de quoi que ce soit. Pensez-y : les Juifs croient posséder une position « favorisée » avec Dieu de par leur statut de « peuple choisi », ou de « peuple élu ».
Un grand nombre de Juifs pensent qu’étudier la Torah, prier, et faire de bonnes actions leur permettront d’obtenir une meilleure place au paradis ; mais en tant que descendants d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, ils obtiennent de façon automatique l’accès au paradis. Seulement les écritures disent quelque chose d’important à ce sujet : « Et ne prétendez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! Car je vous déclare que de ces pierres-ci Dieu peut susciter des enfants à Abraham. »
Matthieu 3v9
Le messie
Mais alors, que croient les juifs d’aujourd’hui à propos du messie s’ils considèrent qu’ils n’ont pas besoin d’être « sauvés » ? Encore une fois, cela dépendra de la personne à qui vous vous adressez. En fait, la plupart d’entre eux n’attendent pas la venue du messie. Les Juifs orthodoxes s’accrochent toujours à cet espoir, mais ils ne voient pas dans le messie un être divin. Ils ne considèrent pas non plus que ce messie souffrira comme les écritures (la Bible) l’a annoncé et prophétisé. Pour eux, le messie incarnera simplement un grand homme politique, qui amènera la paix à Israël, et qui étendra son règne à la planète entière. En revanche, la chose sur laquelle la grande majorité des Juifs s’accordent, c’est que Jésus n’est pas le messie. Les autres branches placent leur espoir non pas dans une personne, mais dans un « âge messianique », un âge utopique vers lequel l’humanité progresse.
Les traditions
Pour la plupart des Juifs, il faut célébrer certains évènements de la vie, comme la circoncision des nouveau-nés mâles, la bar-mitsvah (pour les garçons), et la bat-mitzvah (pour les filles) célébrés lorsque chaque enfant atteint ses 13 ans. Beaucoup de juifs observent également le Sabbat comme un jour de repos hebdomadaire. La plupart d’entre eux observent au moins quelques fêtes juives, pas tant pour des raisons religieuses que pour se reconnecter à ses racines. Les plus solennelles sont les « High holy days » : Rosh Hashana, et Yom kippur. Lors de Yom kippur, le jour d’expiation, les juifs jeunent et prient pour le pardon de leur péché.
La fête la plus populaire est « la pâque juive », dans laquelle les juifs commémorent la libération de leur statut d’esclave en Egypte. Pendant cette semaine de la Pâques, ils mangent « Matzo », du pain sans levain, et tiennent un « Seder », ou un dîner de Pâques.